mardi 6 septembre 2011

LGV Paca : 1 tracé, 4 scénarios



Article Nice-Matin du 6 septembre 2011










Que vous soyez plutôt TGV ou plutôt TER, que 2023 vous paraisse très loin ou au contraire déjà demain, que vous craigniez de voir passer un train dans votre jardin ou que vous vous en moquiez, vous avez tout intérêt, mercredi 14 septembre, à occuper vers 19 heures l'un des quatre cents à cinq cents sièges dressés par Réseau Ferré de France (RFF) au casino des palmiers d'Hyères.
Rebelote le jeudi 15 septembre, même heure, au palais Acropolis de Nice.
Deux ou trois heures durant, vous pourrez tout dire et tout demander à propos de la future ligne à grande vitesse dite PACA. Pour gagner du temps, voici un premier jeu de questions-réponses.



L'objectif a-t-il changé ?




Non. Il s'agit de relier Nice à Paris en quatre heures (contre cinq heures trente) et à Marseille en une heure (contre deux heures trente). Selon le scénario retenu, ce trajet idéal pourrait varier de quelques minutes.
Mais ce n'est pas tout. La ligne à grande vitesse n'est que la cerise sur un gâteau plus gros : la refonte totale du système de transport ferroviaire dans une région qui passera de 40 à 110 millions de voyageurs par an en… 2040.
En résumé, davantage de trains régionaux, plus rapides et des connexions établies avec les réseaux à grande vitesse italiens et espagnols.




Est-il temps de choisir le tracé ?




Non. Il n'est question que de « scénarios », chacun d'entre eux débouchant sur plusieurs « fuseaux » d'un kilomètre de large. Entre les réunions publiques et les rendez-vous tenus par les différents groupes de travail, une grosse quarantaine de réunions se tiendront dans les Alpes-Maritimes, le Var et les Bouches-du-Rhône d'ici la fin de l'année.
S'il est pour l'instant impossible de savoir où seront posés les rails, il faut d'ores et déjà choisir l'emplacement des gares.




Dans le Var, plutôt Toulon-centre, plutôt vers à l'ouest de la ville, plutôt à l'est ?




Dans les Alpes-Maritimes, si le principe d'une gare nouvelle à l'ouest du département est acquis, faut-il prévoir un raccordement vers Cannes ? Ou un tunnel sous Nice ? Pourquoi pas les deux ? Officiellement, rien n'est impossible.




Qui va décider ?




Au printemps 2012, les techniciens de RFF auront transmis au ministre des Transports le dossier technique sur le fuseau qui aura réuni en décembre, au mieux, le consensus général, au pire, le maximum de partisans.
Ce sera à Thierry Mariani, ministre des Transports de le valider… à moins qu'il décide plus sagement d'attendre le résultat de la présidentielle. Ce sera alors à son successeur de décider. Si ce successeur boucle le dossier avant fin septembre, le calendrier sera respecté.






Et après ?




Le tracé peut être modifié dans le détail jusqu'en… 2018. Mais dès la fin de l'enquête d'utilité publique, on devrait en avoir une idée précise en 2015. D'ici là, il reste du temps, près de deux ans, pour ajouter une grosse couche d'études et de rapports afin de pouvoir soumettre lors de cette enquête, un fuseau de 500 mètres de large au cœur duquel les intérêts particuliers de chaque riverain seront âprement discutés.
Le temps des travaux n'est prévu qu'en 2017 pour une mise en service en 2023. Même une fois le chantier démarré, RFF assure qu'il sera toujours temps de procéder à de menus aménagements en fonction des difficultés rencontrées sur le terrain.




Est-il utile de participer ?




Bien sûr, RFF a besoin d'une foule de participants pour pouvoir claironner un jour que le projet final a fait l'objet d'une vaste concertation. Mieux vaut, de toute façon, saisir la perche qui est tendue : les plus motivés pourront s'inscrire dans l'un des dix groupes de travail géographiques répartis sur les 230 kilomètres de voies, dont trois dans le Var et quatre dans les Alpes-Maritimes. Fin novembre, de nouvelles réunions publiques rendront compte de leur travail.




Qui va payer ?




Dans un merveilleux jargon technocratique, une mission financière qui accompagne le projet a estimé qu'il ne se situait pas « dans une logique d'infinançabilité ». En clair, la fourchette de 15,9 à 18,8 milliards nécessaires pour tracer la LGV et rénover le réseau secondaire est finançable. Mais il est trop tôt pour savoir qui paiera.
On sait en revanche que les diverses études coûtent 86 millions, partagées entre les collectivités locales, l'État, RFF et l'Europe.






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